A la fin des années 1960, aux Etats Unis. Dans
les quartiers de la big Apple après la disparition
des leaders comme Malcom X (assassiné en 1965)
et Martin Luther King (assassiné en 1968), les
jeunes n'ont plus de leaders qui les représentent.
D'ailleurs les blacks panthers subissent une énorme
répression puisque de nombreux activistes de ce
mouvement politique pro-noir sont arrêtés,
et d'autres abattus par les autorités.
Bref, c'est dans un climat de répression de tout
mouvement d'opinion que les noirs du ghetto New yorkais
vivent.
Un contexte qu'il est important de rappeler pour comprendre
ce que les noirs des quartiers défavorisés
ont vécu. Des moments difficiles après toutes
ces années d'esclavage…En 1970, les Afro-américains
sont libres mais dans quel environnement ? Celui d'un
ghetto où la violence alimentée par la drogue
et la pauvreté fait ravage.
Malgré ce quotidien certains jeunes se réfugient à travers
la soûl music. En écoutant les chants de
James Brown, Isaac Hayes, Barry White …Ces jeunes
s'évadent spirituellement de cette fracture socio-économique.
C'est pendant cette période difficile que débarque
de Jamaïque, le jeune Clive Campbell. Nous sommes
en 1967, et ce jeune homme découvre un paysage
complètement différent de sa ville natale
: Kingston (Jamaïque). Ici, c'est New York et durant
les trois années qui suivent le jeune Clive s'adapte à son
nouveau quartier, le Bronx.
Clive est surnommé par ses camarades de classe, " Hercule ".
A cause de sa carrure impressionnante et de ses capacités
physiques. Il ne tarde pas à être appeler
Kool " Herc " (Herc qui est l'abréviation
de Hercule).
Kool Herc lance un concept au sein du Bronx. Il reproduit
le phénomène des sound Systems qu'il a vu
dans son pays natal, la Jamaïque. Très rapidement,
c'est l'effervescence, les terrains de basket, les parcs,
les hangars désaffectés sont pris comme
lieux, où les soirées s'improvisent. On
appelle ça les block parties. DJ Kool Herc anime
les blocks parties à l'aide d'un micro et d'une
platine. Il passe des morceaux sur lesquels il parle…Une
nouvelle forme d'expression est née : le rappin'.
Kool Herc qui est donc dj est également à l'origine
de nombreux termes. Equipé au départ d'une
platine, il commence à jouer avec deux platines.
A partir de là il délaisse l'animation au
micro pour axer son travail sur les platines. Mais revenons
sur ces " Block parties " où kool Herc
chauffe la foule en délire en scandant " B-boys
are you ready ! Bgirls are you ready ! ". Cette phrase
est le signal de l'enchaînement de deux disques
joués en même temps ce qu'on appelle un break
beat. C'est d'ailleurs aux moments du break beat que des
danseurs effectuaient des phases de breakdance.
C'est ainsi qu'il crée les bases du deejain',
des bases qui sont encore utilisées aujourd'hui.
Pour ne pas laisser tomber l'animation au micro, qui donne
une réactivité de la part de la foule Kool
fait appel à ses amis, notamment Coke La Rock qui
anime donc au micro. Il forme d'ailleurs avec lui, l'un
des premiers groupe de rap les Herculoïds.
Les blocks parties redonnent des couleurs au ghetto,
d'ailleurs face à ce succès les autorités
municipales et policières encouragent le phénomène.
Un phénomène qui fait chuter les taux de
criminalité dans le Bronx.
Un jeune homme qui voit le travail de kool Herc aux platines
trouve par la suite, sa voie. En effet, le jeune Bambaataa
qui fit parti d'un gang ; les black Spades, décide
de se remettre en question le jour où l'un de ses
meilleurs amis est assassiné.
Sa remise en question va loin puisqu'il se demande :
quelle va devenir la situation des afro-américains
au sein de la société américaine
? Il se rend compte que les jeunes du ghetto sont voués à la
drogue, la violence ou la délinquance. Il décide
alors de changer les données en transformant toutes
ces énergies négatives qui gravitent dans
le ghetto en énergies positives. Pour cela il fonde
la Universal Zulu Nation. Nous sommes le 14 novembre 1973
et cette nation véhicule les valeurs de paix, d'unité et
d'amour. Afrika Bambaataa mixe dans les " blocks
parties " comme Kool Herc. Mais contrairement à Kool
Herc, il mixe sur différents styles musicaux comme
la soul, le funk, le rock et d'autres styles. Il profite
des block parties pour véhiculer les messages de
la Zulu Nation.
La Zulu Nation regroupe d'autres dj's comme grand mixer
DST, Jazzy Jay, Afrika Islam…Les danseurs se retrouvent
au sein de cette nation. On retrouve toutes les formes
d'expression artistiques liées au hip-hop au sein
de la Zulu Nation.
Les activistes du mouvement sont des zulus. Le terme "Zulu" est
une référence à une tribu d'Afrique
du sud qui part son nombre et son unité, a battu
les colons hollandais en 1879.
Du coup Bambaattaa et Kool Herc sont concurrents. Tous
deux s'acharnent à animer au mieux les blocks parties.
Le quartier du Bronx voit venir des milliers de personnes
qui assistent à ces moments festifs.
Cette culture issue de la rue émerge, et elle
ne tarde pas à se propager dans les autres quartiers.
Durant les " blocks parties " toutes les formes
artistiques s'expriment ce ne sont plus seulement les
dj's qui mettent l'ambiance mais également les
danseurs, les graffeurs et Mc's. Le terme MC signifie
Maître de Cérémonie.
Kool herc a apporté beaucoup aux jeunes dont un
qui s'appelle Grandmaster Flash. Ce dernier commence sérieusement à s'intéresser à la
manipulation des platines. Grandmaster Flash va mettre à profit
ses connaissances en électronique qu'il étudie
au lycée pour les intégrer au deejayin'…Il
perfectionne les bases du deejayin' et s'inspire d'un
autre pionnier du turntabilsm : Dj Wizard Théodore.
Ce dernier est l'inventeur du scratch. Alors qu'il mixait
dans sa chambre, sa mère l'a appelé et il
a accidentellement fait glisser la cellule sur le disque
créant ce bruit qu'est le scratch. Il a par la
suite développé le scratch lors de block
parties.
Flash développe ses propres techniques de cut
et de scratchs…Il sera également à la
base du très célèbre " The message " de
Grand Master Flash & The Furious Five qui propulsera
la culture hiphop à l'échelle mondiale et
mettra aux yeux du monde entier les Malaises du ghetto
New yorkais.
Biographie écrite par Hott Nikke
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